1/27/2009

Le parachute est-il anti-vautre?

Ça fait un petit moment que ça me trotte dans la tête. En fait depuis que la « réforme a été annoncée, mais comme le temps passait et que je n'avais pas eu l'occasion d'écrire, et j'ai fini par me dire que ça devenais un peu tard.
Mais voilà, hier, en allant assisté au Café Citoyen de ce cher M Paul Alliès, le sujet est revenu sur le tapis avec une conséquence à laquelle je n'avais pas pensé.

Bon après ce suspense insoutenable, voilà de quoi il s'agit...bon certes les possibilités sont minimes...parachutes dorés ou ministériels; et ayant évoqué les Cafés citoyens le voile est levé, il s'agit de parachutes ministériels.

Alors, pour rappel, officiellement, il s'agit de la mise en place d'un dispositif législatif permettant de précieuses économies à notre chère république en évitant une élection législative partielle lorsque ministre est remercié pour qu'il retrouve, à coup sur (soit disant) sa place de député. Bon, outre le fait qu'un ministre postule à la députation, me hérisse le poil puisque cela est le symbole du cumul de mandats (avec député-maire/sénateur-maire qui était devenu « normal » pour tout le monde), et que je trouve profondément ridicule de voter pour quelqu'un qui va démissionner sitôt élu pour reprendre son marocain. Cela est bien évidement un scandale pour le monde du travail (la politique étant une affaire de « professionnels » parait-il, la aussi j'aurais beaucoup à dire).
Considérons tout ceci d'un point de vue « monde du travail », le président est le PDG, le premier ministre le DRH (enfin dans notre cas, le premier cumule les deux fonctions, mais là encore c'est un autre débat) et les ministres les employés. Quand un employé ne donne pas satisfaction il se fait plus ou moins violemment débarquer, se retrouve au chômage, galère et tente désespérément de retrouver un emploi. Maintenant, grâce à la réforme on lui en refile un direct pour le récompenser...déjà petite bizarrerie puisque quand on est débarquer c'est généralement qu'on a pas donné satisfaction, ce qui dans le cas des ministres revient à dire qu'ils ont juste été mauvais.

Donc en méritocratie ***kozienne (toute ressemblance avec un personnage existant serait bien évidement fortuit), on récompense les mauvais...étrange comme conception du « mérite ».

Autre point étrangeté de ce système (et du système déjà en place et en vigueur de coutume), on nous aussi dit que c'est pour éviter un fauteuil libre à l'assemblée nationale, trou actuellement comblé par la législative partielle. Je rappelle que le ministre fraichement élu député démissionne (c'est important pour la suite) pour reprendre son fauteuil de ministre et c'est alors son suppléant, élu en même temps, qui reprend la place laissée vacante à l'assemblée. Pour refaire l'analogie avec le monde du travail, on a 2 postulants pour un poste de simple technicien informatique (encore une fois, toute ressemblance serait fortuite ^^), le premier est pris mais préfère prendre le poste de DSI qu'on lui proposé gentiment en même temps, le second postulant se voit donc offrir le job (jusque là tout va bien). Notre DSI se révélant être un gros mauvais, se fait dégager vite fait de son poste (jusque là tout va encore normalement).
C'est maintenant que la situation devient surréaliste, notre glandeur reviens voir le premier employeur avec sa gueule enfarinée et annonce joyeusement : « bonjour, je vous ai planté pour un autre, mais comme je suis mauvais, on m'a dégagé. Est-ce que je peux reprendre ma place ici? », en situation normale, le DRH prend un sourire niais et répond « Mais bien sur! » tout en appuyant frénétiquement sur le bouton de la sécurité...dans notre méritocratie, on répond simplement « Mais bien sur, bien (re)venu parmi nous » et on dégage l'employé en place qui donnait (à priori) satisfaction.

Ce constat étant fait, le petit plus apporté hier auquel je n'avais pas pensé est la valse des ministres. En effet, si les ministres sont assurés de retrouver un fauteuil confortable pour piquer de bonnes siestes ainsi que l'argent de poche suffisant pour se payer des carambars quand ils sont remerciés, à quoi bon s'embêter avec le boulot ou même se plier à la solidarité gouvernementale. Autant ch**r allègrement sur les collègues, la rumeur laisse toujours des traces, et ne rien glander, de toute façon, il n'y a aucun risque le parachute parlementaire sera là pour rattraper les plus mauvais. Certes, vous m'objecterez surement qu'actuellement le risque est minime, les législatives partielles qui s'en suivent sont généralement courues d'avance, on ne déboulonne pas comme ça « une élite ». Mais il y a quand même un petit risque qui clairement les freine.

Notre gesticulant petit personnage ne s'est vraisemblablement pas rendu compte de ce qu'il avait pondu, mais grâce à cela il va avoir beaucoup plus de mal à tenir ses ministres ainsi; et on risque de retomber (parait-il, je suis trop jeune pour m'en souvenir) dans les travers de la 4ème république, pourtant si conspuée par les dirigeants actuels, avec une jolie valse permanente des ministres et de superbes vautres gouvernementales duent à une incapacité chronique à mener des politiques dans la durée.

3 commentaires:

  1. Excellent article mon bon ami mais tu oublies le principal problème.
    La cinquième république n'est pas le monde du travail. Si le technicien est un bébé, administrateur système (DSI c'est pas le même métier^^).Le député N'EST PAS un bébé ministre. Leur rôle n'a pas grand chose à voir, il sont sensé débattre, s'opposer même et SUREMENT pas s'interchanger. C'est l'absence quasi totale de renouvellement du corps politique français qui amène la confusion jusque dans ton esprit (du reste fort éclairé). Une disposition légale entérinant ce jeu des chaises musicales n'est évidemment pas une bonne idée. Je penche pour ma part pour une limitation (bêtement numérique genre 2) du nombre de mandats successif au même poste (2 mandats de députés ça fait quand même 10 ans largement de quoi s'occuper). Le nombre de postes étant fort limités les mauvais éléments serais assurés de dégager de l'échiquier au fur et à mesure. Les meilleures places étant réserves au performants. (Tout ceci étant évidemment fort théorique puisqu'on fait encore appel au discernement du peuple pour désigner qui de l'un ou l'autre est performant mais bon on est en démocratie non ?)

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  2. Je te trouve très tatillon ami :)

    Bien évidement que le député n'est pas un mini-ministre, bien évidement que ce n'est pas le même boulot, bien évidement que la Vème république n'est pas le monde du travail, tout ceci n'était qu'à but métaphorique...et aussi histoire de faire un parallèle intéressante. ^_^

    Pour ce qui est du cumul des mandats, pour ma part, limitation à 2 mandats par poste et 1 mandat à la fois QUELQUE SOIT LE NIVEAU ADMINISTRATIF, ça forcerait un gros turn over de notre classe géronto-politique. Pour exemple dans ces même café citoyens, au moment des municipales, j'ai appris qu'un député heraultais (non ce n'est pas Frêche) détenais plus d'un siècle de service à la nation en cumulant le temps de chacun de ses mandats (114 ans, je crois de mémoire)

    Pour rire (jaune) en cette fin d'après-midi, la relève est en marche : (et ce n'est à priori pas un sketch)
    http://www.wat.tv/video/que-pensent-petits-sarkozy-crise-1821f_ovzl_.html

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  3. >_<

    Au moins ceux là sont tellement cons qu'ils sont pas insidieux

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