10/23/2009

petit traité plié en dix sur le lyber

Un modèle du livre gratuit écrit par Michel Valensi
c'est pas long, c'est éclairant et c'est particulièrement bandant comme perspective !



I. Quelques idées évidentes

1. L'apparition du numérique nous oblige à reconsidérer la question des supports.

2. Un support peut en cacher un autre, ou nous en faire découvrir les meilleurs aspects. Un logiciel téléchargé librement nous confirme instantanément que les bénéfices tirés du seul commerce des logiciels sont disproportionnés par rapport à la facilité avec laquelle il est possible de reproduire ce logiciel (Pourquoi Bill Gates est-il l'homme le plus riche du monde et pas Richard Stallman?). Mais une cassette audio renvoie à la plus grande qualité sonore d'un CD. Une vidéo nous donne quelquefois envie d'aller au cinéma. Un 'livre' téléchargé confirme que le Livre est sans équivalent. D'autant que: «Même si deux choses servent à la même chose, ce n'est pas la même chose.»

3. Parenthèse (que l'on retrouvera au point II. 8) : La question n'est plus de permettre aux pays pauvres de devenir riches, mais de suggérer aux pays riches de s'appauvrir. «L'argent rend pauvre», dit Yona Friedman.

* Qu'est-ce qu'un Lyber? Vous êtes en train d'en lire un. Mais voir le point II. 6 et la note 4. Ce texte est extrait de Libres enfants du Savoir numérique


4. Pouvoir essayer à sa guise un produit avant de l'acheter est une bonne chose (1).

4.1 Pourquoi achète-t-on un CD ? Parce que la plupart du temps il nous a été possible d'en entendre des extraits à la radio, ou chez des amis, ou à la télévision (si on appartient à la catégorie «personne possédant une ou plusieurs télévisions»). Quelquefois même parce qu'il nous a été donné de l'entendre intégralement à plusieurs reprises, et donc qu'un certain plaisir (lié à une accoutumance, sans doute) nous décide à dépenser 120 f en musique plutôt qu'en produits de première nécessité (si tant est que la nécessité soit nécessaire). Quelquefois parce que nous connaissons déjà cette musique par coeur et qu'elle fait partie pour nous des produits de première nécessité: les quatre dernières symphonies de Mozart par Bruno Walter, ou Aoxomoxoa du Grateful Dead.

4.2 Pourquoi ne pourrait-on pas lire les livres intégralement avant de les acheter? Parce qu'un livre, une fois lu, perd tout intérêt? - Qui dit cela? Parce que les éditeurs ont intérêt à ce qu'on ne sache pas à l'avance à quel point ce livre est sans intérêt? - Ce doit être le cas quelquefois. Stallman («Copyright: Le public doit avoir le dernier mot») a raison de dire que le fait de lire un livre en bibliothèque n'est pas une vente perdue pour l'éditeur. Ce n'est que la perte de quelque chose qui aurait pu ne jamais se produire, la seule perte d'une vente en puissance. À ce titre, toute vente non réalisée est une vente perdue pour l'éditeur :-((.Par ailleurs, ne vous est-il jamais arrivé d'acheter un livre que vous avez déjà lu, ou même d'acheter un livre dont vous savez pertinement que vous n'en commencerez pas la lecture avant plusieurs années, vous contentant - avec délice - de la simple présence silencieuse de son dos dans votre bibliothèque?

4.3 Permettre aux lecteurs de lire intégralement un livre avant de l'acheter présente finalement quelques avantages: 1. Les livres d'un jour, qui empoisonnent le marché, encombrent les librairies, monopolisent les médias, s'accompagnent de gros à valoir versés à des pseudo-auteurs, etc., n'auraient plus de raison d'être ni sur les tables des librairies, ni dans les bibliothèques. On les consulterait sur le Net et, avant même d'en avoir fini la lecture, l'actualité - qui focalise l'attention des lecteurs - serait déjà passée à autre chose (et nous avec) . 2. Les faux-livres seraient plus facilement démasqués. Les livres qui pullulent de nos jours et qui tiennent sur 3 pages format A4, gonflées pour faire 70 pages vendues 10, 20, 30 ou 40 francs tourneraient sept fois leur encre sous leur jaquette avant de passer au brochage . 3. Le malentendu propre à toute vente dépassant - pour être optimiste - 5000 exemplaires, aurait tendance à s'atténuer.

1. Corollaires : 1. Pouvoir ne pas acheter un produit qui ne nous satisfait pas est la moindre des choses. 2. Acheter un produit qui nous satisfait est une double satisfaction pour l'utilisateur


La suite ici

Le premier devoir d'un homme est de parler

Je laisse ces quelques lignes de Stevenson à la réflexion des "tu parles trop"

« Une fois le thème posé, chacun joue de lui-même comme d’un instrument, s’affirme, se justifie, se creuse la cervelle pour trouver des idées et à sa grande surprise en trouve, qu’il s’empresse de jeter, à peine forgées, à l’admiration de son adversaire. Chaque conversation spontanée est un feu d’artifice d’ostentation dont les règles impliquent que chacun accepte et attise la vanité de l’autre. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que nous nous livrons si ouvertement, que nous osons être à ce point éloquents, et que nous nous gonflons les uns et les autres dans de si remarquables proportions. Car les causeurs, une fois lancés, bien vite débordent des limites de leur “moi” ordinaire, se hissent au sommet de leurs plus secrètes prétentions et volontiers se donnent comme les héros courageux, pieux, gracieux et érudits que dans leurs rêves intimes ils aspiraient à être. Avec de simples mots, ils façonnent un moment un palais de délices, un temple, un théâtre, où ils remplissent les plus hautes fonctions, festoient avec les dieux, exultent dans le fastenote. »

10/20/2009

Les hippies au pouvoir

encore un article interressant trouvé dans Wired. Ce coup ci c'est la Craiglist qui y passe. Lisez le c'est entre en gros l'histoire d'un journaliste des échos qui tombe sur Forest Gump. L'incapacité du journaliste à saisir le personnage y est flagrante.(What kind of company declares itself uninterested in maximizing profit? :-)

Craigslist was very unlike Creditland. "It wasn't even really clear who decided to hire me," Buckmaster says. He looked around and began finding things to do. He wrote forum software to give users a chance to interact. When he realized that every post had to be reviewed and published by hand, he created the automated process that allowed craigslist to grow. He coded a search engine. A year after he arrived he was CEO. There was no competition for the job, no ritual transfer of power, and no instructions. "In the entire time I've been here, I don't think Craig has ever said to me, 'This is the way it has to be,'" Buckmaster says. The only topic he can remember their disagreeing about is the peace sign that adorns the craigslist Web address. "Craig thought it was associated with the hippies and that hippies were discredited," Buckmaster says. "Whereas I think peace is among the most desirable things you can have."

The long-running tech-industry war between engineers and marketers has been ended at craigslist by the simple expedient of having no marketers. Only programmers, customer service reps, and accounting staff work at craigslist. There is no business development, no human resources, no sales. As a result, there are no meetings. The staff communicates by email and IM. This is a nice environment for employees of a certain temperament. "Not that we're a Shangri-La or anything," Buckmaster says, "but no technical people have ever left the company of their own accord."



Si tu aimes les business model de hippie lis moi ça

10/06/2009

Notre combat, par Serge Halimi

... Ou mettre ses sous intelligemment quand on a des journalistes décent.
Abonnez vous au monde diplo, ils ont besoin de vous.
Un article qui éclaire les modes de financement différent d'un journal différent.

En ce qui me concerne j'ai enfin renouvelé le mien.

L'article à lire
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/10/HALIMI/18192

10/05/2009

Chroniques d'une Trollocation

Salut tout le monde ! Je n'ai pas trop l'habitude de m'exprimer ici, mais bon, vais faire une exception pour vous présenter un nouveau projet totalement inutile :
Je ne sais pas si beaucoup d'entre-vous sont des aficionados de Poutre Pex Pouille, mais il y a de la nouveauté a partir de ce matin. Je commence une nouvelle série de comicstrips, un peu moins rôlistes mais (j'espère) toujours humoristiques, bien qu'avec un humour a géométrie variable (je vais faire quelques expérimentations je pense)

Ça s'appelle Chroniques d'une Trollocation et c'est sur http://mortcarmin.free.fr/PoutrePexPouille/

10/02/2009

La Vannesterie du jour !

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Toute personne allant et venant dans l’espace public doit avoir le visage découvert et porter des vêtements ou accessoires permettant aisément sa reconnaissance ou son identification.

Le principe mentionné à l’alinéa précédent ne s’applique ni aux services publics en mission spéciale, ni aux activités culturelles telles que le carnaval ou le tournage d’un film.

Article 2

Est puni de deux mois d’emprisonnement et 15 000 € d’amende la violation du principe mentionné à l’article 1er. Est puni de la même peine l’incitation à violer ledit principe.

En cas de récidive, ces peines seront portées à un an de prison et 30 000 € d’amende.



A toutes fins utiles je vous rapelle que les députés sont payés à la fin du mois. Je propose que dans certains cas on commence à les licencier pour improductivité manifeste


Non mais sans blague ? C'est une vrai proposition, y'a un type qui à été mettre un tampon la dessus ? , l'a mis à l'ordre du jour le tout sans mourir de rire ?

Je vous laisse avec la réaction goguenarde du type chez qui j'ai trouvé ça:

Et les enfants, ils auront droit de se déguiser, ou de porter une cagoule pour se protéger du froid ? Et les motards, ils devront rouler sans casque ? Et les skieurs, ils devront retirer leurs bonnets et lunettes ? Les porteurs de postiches devront-ils ôter leurs perruques ? Les travestis devront-ils aller se déshabiller (et se démaquiller) ? Et les nonnes, il y a pensé, aux nonnes ? Elles vont devenir quoi, les nonnes ?…



Christian interdire les nonnes c'est le mal, mes voisins catho intégristes ne vont pas être content du tout ! ^^ (Bon je le classe qd même à politique ?)

source: bugbrother