4/18/2011

The rise of Darth Cycler

Ceux qui me connaissent le savent, je suis un « intégriste » du vélo en ville. Malheureusement, au milieu de tous ces pots d'échappement, ce moyen de locomotion est assez désagréable pour mon appendice nasal. Cela faisait donc un moment que ce genre d'accessoire pour cycliste me tentait et j'ai fini par craquer : me voici maintenant l'heureux propriétaire d'un masque antipollution.

Choix
Mes premières craintes lors de l'achat de ce masque étaient bien évidemment l'essoufflement que son opposition à la ventilation engendrerait, l'efficacité, la chaleur et l'inconfort du port du machin.
3 modèles existent chez Respro :
  • le city filtrant les hydrocarbures
  • le sportsta filtrant poussières, pollen, etc., mais pas les gaz d'échappement et surtout permettant une meilleure ventilation
  • et finalement le techno, compromis entre les deux. J'ai opté pour ce dernier, offrant une bonne ventilation et un filtrage de la pollution citadine.

  • Présentation
    Le masque se présente sous la forme d'une bande néoprène avec un scratch pour le fermer derrière la tête. Le filtre est maintenu par les 2 valves évacuant l'air expiré. Et finalement, une lamelle de métal souple permet d'ajuster le filtre sur le nez.

    Test
    Cela fait maintenant une semaine que je porte systématiquement le masque et j'ai environ 150 km d'utilisation. Le premier essai du masque a été réalisé sur un trajet de 50 km aller-retour entre Montpellier et La Grande Motte en suivant le Lez puis la cote. Le trajet est tranquille et assez plat. J'ai l'ai donc fait en mode « sportif » (20 km/h de moyenne sur le retour avec un bon vent de face) pour tester la respirabilité, la piste étant assez éloignée de la route et donc la pollution. La seconde phase du test est simplement l'utilisation de tous les jours pour aller au boulot.


    Respirabilité
    Pour les premières impressions, il faut avouer que j'ai été assez agréablement surpris : à l'inspiration, on sent le masque, mais rien de dramatique. Sur la montée de la cote du zoo (que tout cycliste montpelliérain connait ^^), il faut bien avouer qu'arrivé en haut, on se rend tout de même compte d'une petite perte de ventilation et d'une augmentation de l'effort (j'estimerais à 15 % cet effort supplémentaire), mais ça reste tout à fait acceptable.
    À l'expiration, les valves font merveilleusement bien leur travail et aucune résistance n'est à noter, l'air est très bien évacué.


    Confort
    En terme de confort, je ne vais pas mentir : on le sent, il est bien présent. La première sensation est entre l'examen médical et la plongée sous-marine (surtout en terme de bruit de respiration : les valves sifflent un peu à l'expiration, surtout avec du vent de face un peu fort), mais encore une fois, on s'y fait assez bien et rapidement ce n'est plus gênant. J'ai juste eu un peu de mal à adapté la lamelle nasale et je regrette qu'il n'existe pas une version XL, le masque est un peu limite au niveau du menton, ce qui engendre des « fuites » d'air lors de respirations vraiment fortes.
    À noter aussi qu'après 1/2h-3/4h, l'intérieur du masque devient un peu moite et le plastique humide des valves qui vient toucher les lèvres lors de l'inspiration est assez peu agréable.

    Filtrage de la pollution
    Venons-en au point essentiel : le filtrage de la pollution. Lors du premier test, arrivé à Palavas, au milieu des bouchons, rien à dire ! Je slalome entre les voitures crachant leurs poisons, sans rien sentir. Je n'irais pas jusqu'à dire que je respire le bon air pur de la montagne, mais globalement ça fait bien le job.
    En utilisation quotidienne, il faut bien avouer que les odeurs fortes (diesel de bus ou camion, scooter, fumées de bois ou de cigarettes des passants) se sentent. Elles sont cependant vraiment atténuées et surtout ne prennent pas à la gorge, donc pour moi c'est validé.

    Conclusion
    À une trentaine d'euros sur le net chez les anglais (et une cinquantaine chez mon voisin marchand de vélo), c'est un peu cher. Mais il faut bien reconnaître que c'est réellement efficace, pour ne pas dire qu'en ville ça s'impose.
    Pour moi qui ai une pratique assez intense, voire « sportive », le techno convient pas mal et je ne regrette pas du tout mon achat ; le city aurait surement été essoufflant. Pour quelqu'un utilisant son vélo de manière moins intense, je pense que ce dernier sera parfait.
    En dehors de la ville, je suis beaucoup plus sceptique quant à l'utilité de ce genre de masques. Il est clair que je ne porterais pas ça lors d'une rando vélo. Pour la pratique VTT, le techno n'apportera pas grand-chose, et risque même de provoquer de l'essoufflement. Le sportsta sera probablement plus adapté pour qui serait sensible à la poussière et au pollen, mais encore une fois, je pense que c'est relativement dispensable.

    Dernier point, ce masque fera instantanément de vous l'attraction du jour pour tous les passants, automobilistes, cyclistes, roller, skateurs, enfin bref toutes personnes que vous croiserez. Les réactions vont du regard « discret » en coin, au fixe bouche bée, en passant par le sourire et l'interrogation. Je me suis même fait traité, sur le ton de l'humour, de « terroriste ». Mais l'avantage, c'est surtout qu'avec ce look un peu agressif, on fait peur. Du coup, les voitures nous coupent (un peu) moins la route aux ronds-points ou en tournant à gauche et les passants s'écarte plus facilement lorsqu'ils nous voient arriver, et rien que pour ça, ce masque vaut le coup :D

    Confort : 3.5/5
    Efficacité : 4/5
    Look : 6/5