Pour info, à Paris, il est TRES SIMPLE de coller des A4 PARTOUT : gants en latex sur les mains, accroupi entre deux scooters, tu sors la feuille du sac, tu la plaques par terre, un Z au dos avec le tube de colle forte que tu remet tout de suite dans la poche de ta veste, tu fermes et remets ton sac à dos à nouveau sur le dos, tu te remets debout, la feuille peinard à la main, et tu la plaques sur l’objet à proximité duquel tu étais accroupi : COTES DE BOITE AUX LETTRES, COTES DE PARCMETRE, DEVANTURE DE CABINE TELEPHONIQUE, MUR BLANC ET ISOLE… Tu poses la feuille à plat sur le support, tu retiens le haut avec une de tes mains, tu “repasses” la feuille en appliquant une forte pression de l’AUTRE avant-bras de haut en bas sur la feuille : elle est plaquée, collée, le tour est joué. Allez, les gars, on joue du photocopieur , de la colle forte, on prend ses gants en latex (pour ne pas laisser d’empreintes) et on va s’amuser dehors !!! C’est sans risque et très efficace !!! Le créneau 19H/21H est bon (en ce qui me concerne et sur Paris)… SOUTIEN AUX EMEUTIERS GRECS !!! (tag vu TRES SOUVENT à Paris…) Bonjour, ========================================== Le texte joint ci-dessous commence à apparaître en affichage sauvage à Paris. Il est libre d’utilisation, transformation, amélioration… Nous comptons sur vous pour le diffuser, si vous estimez cela nécessaire. Cordialement, Des Parisiens
========================================================== DES EVENEMENTS EN GRECE
Ces émeutes, à distance, ont déjà fait reculer le pouvoir français sur ses minables réformes lycéennes, et peut-être d’autres encore. Les émeutiers grecs nous montrent ainsi une voie qui avait été cherchée lors de la contestation du CPE et ces dernières semaines (occupations de lycées et d’autres bâtiments, blocage de voies de communication et quelques bagnoles cramées), ils font mieux et refusent le dialogue truqué avec l’Etat et ses sbires. Ce n’est que lorsqu’il parle tout seul qu’un ministre peut évoquer « un dialogue serein » (les mots du ministre de l’éducation nationale il y a quelques jours). Ici, comme en Grèce, la discussion ne peut commencer que par la contestation en actes des forces répressives. Leur existence est déjà une insulte. La liberté fait ses premiers pas quand on n’a plus à trembler devant des flics, des vidéo-surveillants et le fichage généralisé. Les lois sont faites pour nous apeurer, nous décourager et plus généralement nous interdire de faire quoi que ce soit. En Grèce la peur et la résignation changent de camp (« Aujourd’hui, le peuple est en colère contre tout, contre la mort d’Alexis, contre la police, contre le gouvernement, contre les réformes… et nous, nous sommes le bouclier. (…) Je me demande si je ne serais pas mieux dans mon village, où je pourrais reprendre l’élevage des moutons et vivre tranquille. Surtout, je n’aurais plus ce sentiment de honte qui me ronge », un policier grec dans le Figaro du lundi 22 décembre 2008) :
L’INSURRECTION CONTINUE. Si elle prend partout, on ne l’arrêtera jamais. C’est pourquoi nos médias maintiennent ces évènements historiques à l’arrière-plan ou inventent des spécificités grecques (jeunesse mal payée, corruption, réformes qui ne promettent que le pire mais c’est partout que les ordures nous gouvernent). Insistons sur quelques points : il ne s’agit pas d’une révolte d’une partie de la jeunesse mais bien de toute une population, de gens sans revendications ni représentants, mais dont nous partageons certainement les intentions (disparitions de tous ceux qui parlent pour nous : partis, syndicats, experts, journalistes, associations…) et les dégoûts (le salariat et le monde misérable qu’il produit, ses congés forcés, l’éducation obligatoire pour s’y insérer, et autres « aides » de l’Etat quand on s’en éloigne). En cette période de crise, comme d’habitude, nos dirigeants nous présentent de nombreuses solutions parmi lesquelles ne figure pas celle de se passer d’eux. Ce sont les mêmes qui nous volent nos meilleures années et celles qui suivent ; ils continuent. Saisissons chaque occasion de rappeler la lutte exemplaire qui se déroule en Grèce. Diffusez ce texte, trouvez-en d’autres (récits de première main, vidéos sur internet, etc.), écrivez-en de meilleurs, partout, sur les murs, les affiches. Rassemblons-nous dans toutes les manifestations possibles, restons mobilisés. Répandons cette étrange épidémie dont nous n’avons rien à craindre, nous qui devons toujours travailler pour un monde qui nous empoisonne.
FAISONS MIEUX.
En région parisienne, le mardi 23 décembre 2008. ===============================================
Lettre des amis d’Alexandros distribuée pendant ses funérailles, le 10 décembre 2008 :
Nous voulons un monde meilleur. Aidez-nous. Nous ne sommes pas des terroristes, des « cagoulés », des « connus-inconnus ».
NOUS SOMMES VOS ENFANTS.
Ces « connus-inconnus » … Nous avons des rêves. Ne tuez pas nos rêves. Nous avons de l’élan. Ne stoppez pas notre élan.
SOUVENEZ-VOUS.
Un temps, vous étiez jeunes aussi. Maintenant vous cherchez de l’argent, vous n’êtes intéressés qu’à la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.
ET VOUS AVEZ OUBLIE.
Nous attendions votre soutien. Nous attendions votre attention, nous pensions que nous allions être fiers de vous - pour une fois.
EN VAIN.
Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes aliénés, rendus au système… Vous avez jeté l’éponge et vous attendez le jour de votre mort. Vous n’avez plus d’imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas. Vous vendez seulement et vous achetez. De la marchandise partout.
L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.
Où sont les parents ? Où sont les artistes ? Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?
AIDEZ NOUS, NOUS LES ENFANTS.
P.S. Arrêtez les bombes lacrymogènes. NOUS, nous pleurons tout-seuls.
Lettre ouverte du 16 décembre 2008 des travailleurs d’Athènes à ses étudiants, dans le contexte des bouleversements sociaux qui ont suivi l’assassinat policier d’un jeune.
Notre différence d’âge et l’indifférence générale rendent difficile la discussion dans la rue; c’est pourquoi nous vous envoyons cette lettre. La plupart d’entre nous ne sont pas (pour l’instant) devenus chauves ou bedonnants. Nous avons fait partie du mouvement de 1990-1991, dont vous avez dû entendre parler. Tandis que nous occupions nos écoles depuis 30/35 jours, les fascistes tuèrent un enseignant parce qu’il avait outrepassé son rôle (qui était d’être notre gardien) et qu’il nous avait rejoint dans notre combat; passant de l’autre côté. Alors beaucoup d’entre nous rejoignirent la rue et ses émeutes. Bien que nous chantions à l’époque “Brûlons les commissariats !…”, nous n’envisagions même pas ce que vous faites si facilement aujourd’hui, à savoir les attaquer.
Ainsi vous nous avez dépassés, comme il arrive toujours au cours de l’histoire. Bien sûr, les conditions sont différentes. Dans les années 90, ils nous firent miroiter des perspectives de « succès personnel » et quelques-uns l’ont gobé. Qui peut croire leurs contes de fées aujourd’hui ? A l’instar du mouvement étudiant 2006/2007; vous leur redégueulez en pleine face leurs mensonges.
Ce n’est qu’un début.
Maintenant les bonnes mais difficiles questions se posent.
Nous allons vous dire ce que nous avons appris de nos luttes et de nos défaites (parce qu’aussi longtemps que ce monde ne sera pas le nôtre, nous serons toujours les vaincus) et vous pourrez vous servir comme vous le souhaitez de ces enseignements :
Ne restez pas seuls; faites appel à nous ; contactez autant de personnes que possible. Nous ne savons pas comment, mais vous y arriverez certainement. Vous avez déjà occupé vos écoles et vous nous dites que la raison la plus importante est que vous n’aimez pas vos écoles. Très bien. Maintenant que vous les occupez, changez leur rôle. Occupez ces bâtiments avec d’autres. Faites que vos écoles soient les premiers lieux à accueillir des relations nouvelles.. De la même façon que vous n’avez pas peur d’attaquer leurs commissariats parce que vous êtes ensemble, n’ayez pas peur de nous appeler pour que nous changions nos vies tous ensemble : leur arme la plus puissante est de nous diviser.
N’écoutez aucune organisation politique (qu’elle soit anarchiste ou autre). Faites ce que vous pensez nécessaire. Faites confiance aux gens, pas aux idées et aux schémas abstraits. Ayez confiance en vos relations directes avec les gens. Ne les écoutez pas quand ils vous disent que votre combat n’a pas de contenu politique et qu’il devrait en avoir un. Votre combat est son contenu. Vous n’avez que ça et il ne tient qu’à vous de conserver cette avance. C’est seulement par ce biais que vous pouvez changer votre vie, à savoir vous-même et les relations avec vos camarades.
N’ayez pas peur de la nouveauté. Chacun de nous en vieillissant a des idées gravées dans le cerveau. Vous aussi, bien que vous soyez jeunes. N’oubliez pas cela. En 1991, nous avions senti l’odeur du nouveau monde et l’avions trouvé nauséabonde : on nous apprenait qu’il y a des limites à ne pas dépasser, pas de destructions d’infrastructures, pas de vols dans les supermarchés… Or, nous avons produit tout cela, donc c’est à nous. De même que nous dans le passé, vous avez été élevés pour produire des choses qui ensuite ne vous appartiennent plus. Reprenons tout cela et partageons-le, dans l’amitié et l’amour. Nous nous excusons d’écrire cette lettre rapidement, mais nous l’avons écrite sur notre temps de travail, à l’insu de notre patron. Nous sommes prisonniers du travail comme vous l’êtes de l’école.
Nous allons maintenant mentir à notre patron et quitter notre boulot sous un faux prétexte, pour vous rejoindre à Syntagma, les pierres à la main.
Des salariés.
ORIGINAL : http://news.infoshop.org/article.php?story=20081217200907717
BONJOUR
RépondreSupprimerLe texte ci-dessous est EXCELLENT !!!
Pour info, à Paris, il est TRES SIMPLE de coller des A4 PARTOUT :
gants en latex sur les mains, accroupi entre deux scooters, tu sors la feuille du sac, tu la plaques par terre, un Z au dos avec le tube de colle forte que tu remet tout de suite dans la poche de ta veste, tu fermes et remets ton sac à dos à nouveau sur le dos, tu te remets debout, la feuille peinard à la main, et tu la plaques sur l’objet à proximité duquel tu étais accroupi : COTES DE BOITE AUX LETTRES, COTES DE PARCMETRE, DEVANTURE DE CABINE TELEPHONIQUE, MUR BLANC ET ISOLE… Tu poses la feuille à plat sur le support, tu retiens le haut avec une de tes mains, tu “repasses” la feuille en appliquant une forte pression de l’AUTRE avant-bras de haut en bas sur la feuille : elle est plaquée, collée, le tour est joué.
Allez, les gars, on joue du photocopieur , de la colle forte, on prend ses gants en latex (pour ne pas laisser d’empreintes) et on va s’amuser dehors !!!
C’est sans risque et très efficace !!! Le créneau 19H/21H est bon (en ce qui me concerne et sur Paris)…
SOUTIEN AUX EMEUTIERS GRECS !!! (tag vu TRES SOUVENT à Paris…)
Bonjour,
==========================================
Le texte joint ci-dessous
commence à apparaître en affichage sauvage à Paris.
Il est libre d’utilisation, transformation, amélioration…
Nous comptons sur vous pour le diffuser, si vous estimez cela
nécessaire.
Cordialement,
Des Parisiens
==========================================================
DES EVENEMENTS EN GRECE
Ces émeutes, à distance, ont déjà fait reculer le pouvoir français sur ses minables réformes lycéennes, et peut-être d’autres encore. Les émeutiers grecs nous montrent ainsi une voie qui avait été cherchée lors de la contestation du CPE et ces dernières semaines (occupations de lycées et d’autres bâtiments, blocage de voies de communication et quelques bagnoles cramées), ils font mieux et refusent le dialogue truqué avec l’Etat et ses sbires. Ce n’est que lorsqu’il parle tout seul qu’un ministre peut évoquer « un dialogue serein » (les mots du ministre de l’éducation nationale il y a quelques jours). Ici, comme en Grèce, la discussion ne peut commencer que par la contestation en actes des forces répressives. Leur existence est déjà une insulte.
La liberté fait ses premiers pas quand on n’a plus à trembler devant des flics, des vidéo-surveillants et le fichage généralisé. Les lois sont faites pour nous apeurer, nous décourager et plus généralement nous interdire de faire quoi que ce soit. En Grèce la peur et la résignation changent de camp
(« Aujourd’hui, le peuple est en colère contre tout, contre la mort d’Alexis, contre la police, contre le gouvernement, contre les réformes… et nous, nous sommes le bouclier. (…) Je me demande si je ne serais pas mieux dans mon village, où je pourrais reprendre l’élevage des moutons et vivre tranquille. Surtout, je n’aurais plus ce sentiment de honte qui me ronge », un policier grec dans le Figaro du lundi 22 décembre 2008) :
L’INSURRECTION CONTINUE. Si elle prend partout, on ne l’arrêtera jamais. C’est pourquoi nos médias maintiennent ces évènements historiques à l’arrière-plan ou inventent des spécificités grecques (jeunesse mal payée, corruption, réformes qui ne promettent que le pire mais c’est partout que les ordures nous gouvernent). Insistons sur quelques points : il ne s’agit pas d’une révolte d’une partie de la jeunesse mais bien de toute une population, de gens sans revendications ni représentants, mais dont nous partageons certainement les intentions (disparitions de tous ceux qui parlent pour nous : partis, syndicats, experts, journalistes, associations…) et les dégoûts (le salariat et le monde misérable qu’il produit, ses congés forcés, l’éducation obligatoire pour s’y insérer, et autres « aides » de l’Etat quand on s’en éloigne).
En cette période de crise, comme d’habitude, nos dirigeants nous présentent de nombreuses solutions parmi lesquelles ne figure pas celle de se passer d’eux. Ce sont les mêmes qui nous volent nos meilleures années et celles qui suivent ; ils continuent.
Saisissons chaque occasion de rappeler la lutte exemplaire qui se déroule en Grèce. Diffusez ce texte, trouvez-en d’autres (récits de première main, vidéos sur internet, etc.), écrivez-en de meilleurs, partout, sur les murs, les affiches. Rassemblons-nous dans toutes les manifestations possibles, restons mobilisés. Répandons cette étrange épidémie dont nous n’avons rien à craindre, nous qui devons toujours travailler pour un monde qui nous empoisonne.
FAISONS MIEUX.
En région parisienne, le mardi 23 décembre 2008.
===============================================
DES NOUVELLES DE LA GRECE :
==================================================================================
Lettre des amis d’Alexandros distribuée pendant ses funérailles, le 10 décembre 2008 :
Nous voulons un monde meilleur.
Aidez-nous.
Nous ne sommes pas des terroristes, des « cagoulés », des « connus-inconnus ».
NOUS SOMMES VOS ENFANTS.
Ces « connus-inconnus » …
Nous avons des rêves. Ne tuez pas nos rêves.
Nous avons de l’élan. Ne stoppez pas notre élan.
SOUVENEZ-VOUS.
Un temps, vous étiez jeunes aussi.
Maintenant vous cherchez de l’argent, vous n’êtes intéressés qu’à la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.
ET VOUS AVEZ OUBLIE.
Nous attendions votre soutien.
Nous attendions votre attention, nous pensions que nous allions être fiers de vous - pour une fois.
EN VAIN.
Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes aliénés, rendus au système…
Vous avez jeté l’éponge et vous attendez le jour de votre mort.
Vous n’avez plus d’imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas.
Vous vendez seulement et vous achetez.
De la marchandise partout.
L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.
Où sont les parents ?
Où sont les artistes ?
Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?
AIDEZ NOUS, NOUS LES ENFANTS.
P.S. Arrêtez les bombes lacrymogènes. NOUS, nous pleurons tout-seuls.
SOURCE : http://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&article_id=939012
==================================================================================
Lettre ouverte du 16 décembre 2008 des travailleurs d’Athènes à ses étudiants, dans le contexte des bouleversements sociaux qui ont suivi l’assassinat policier d’un jeune.
Notre différence d’âge et l’indifférence générale rendent difficile la discussion dans la rue; c’est pourquoi nous vous envoyons cette lettre.
La plupart d’entre nous ne sont pas (pour l’instant) devenus chauves ou bedonnants. Nous avons fait partie du mouvement de 1990-1991, dont vous avez dû entendre parler. Tandis que nous occupions nos écoles depuis 30/35 jours, les fascistes tuèrent un enseignant parce qu’il avait outrepassé son rôle (qui était d’être notre gardien) et qu’il nous avait rejoint dans notre combat; passant de l’autre côté. Alors beaucoup d’entre nous rejoignirent la rue et ses émeutes. Bien que nous chantions à l’époque “Brûlons les commissariats !…”, nous n’envisagions même pas ce que vous faites si facilement aujourd’hui, à savoir les attaquer.
Ainsi vous nous avez dépassés, comme il arrive toujours au cours de l’histoire. Bien sûr, les conditions sont différentes. Dans les années 90, ils nous firent miroiter des perspectives de « succès personnel » et quelques-uns l’ont gobé. Qui peut croire leurs contes de fées aujourd’hui ? A l’instar du mouvement étudiant 2006/2007; vous leur redégueulez en pleine face leurs mensonges.
Ce n’est qu’un début.
Maintenant les bonnes mais difficiles questions se posent.
Nous allons vous dire ce que nous avons appris de nos luttes et de nos défaites (parce qu’aussi longtemps que ce monde ne sera pas le nôtre, nous serons toujours les vaincus) et vous pourrez vous servir comme vous le souhaitez de ces enseignements :
Ne restez pas seuls; faites appel à nous ; contactez autant de personnes que possible. Nous ne savons pas comment, mais vous y arriverez certainement. Vous avez déjà occupé vos écoles et vous nous dites que la raison la plus importante est que vous n’aimez pas vos écoles. Très bien. Maintenant que vous les occupez, changez leur rôle. Occupez ces bâtiments avec d’autres. Faites que vos écoles soient les premiers lieux à accueillir des relations nouvelles.. De la même façon que vous n’avez pas peur d’attaquer leurs commissariats parce que vous êtes ensemble, n’ayez pas peur de nous appeler pour que nous changions nos vies tous ensemble : leur arme la plus puissante est de nous diviser.
N’écoutez aucune organisation politique (qu’elle soit anarchiste ou autre). Faites ce que vous pensez nécessaire. Faites confiance aux gens, pas aux idées et aux schémas abstraits. Ayez confiance en vos relations directes avec les gens. Ne les écoutez pas quand ils vous disent que votre combat n’a pas de contenu politique et qu’il devrait en avoir un. Votre combat est son contenu. Vous n’avez que ça et il ne tient qu’à vous de conserver cette avance. C’est seulement par ce biais que vous pouvez changer votre vie, à savoir vous-même et les relations avec vos camarades.
N’ayez pas peur de la nouveauté. Chacun de nous en vieillissant a des idées gravées dans le cerveau. Vous aussi, bien que vous soyez jeunes. N’oubliez pas cela. En 1991, nous avions senti l’odeur du nouveau monde et l’avions trouvé nauséabonde : on nous apprenait qu’il y a des limites à ne pas dépasser, pas de destructions d’infrastructures, pas de vols dans les supermarchés… Or, nous avons produit tout cela, donc c’est à nous. De même que nous dans le passé, vous avez été élevés pour produire des choses qui ensuite ne vous appartiennent plus. Reprenons tout cela et partageons-le, dans l’amitié et l’amour.
Nous nous excusons d’écrire cette lettre rapidement, mais nous l’avons écrite sur notre temps de travail, à l’insu de notre patron. Nous sommes prisonniers du travail comme vous l’êtes de l’école.
Nous allons maintenant mentir à notre patron et quitter notre boulot sous un faux prétexte, pour vous rejoindre à Syntagma, les pierres à la main.
Des salariés.
ORIGINAL : http://news.infoshop.org/article.php?story=20081217200907717
==================================================================================
A SUIVRE SUR : http://emeutes.wordpress.com/