2/19/2009

Enfoirés d'assistés

On le sait, on n'arrête pas de nous le répéter, la France est un pays de fainéant peuplé de vils profiteurs de l'état providence. Les indemnisations chômages pharaoniques n'incitent pas à la reprise du travail et se font sur le dos de nos braves actifs courageux et trop fiers pour se rabaisser à de telles pratiques parasitaires.

On le sait aussi, nos « forces les plus vives » sont même « obligées » de quitter notre si beau pays afin de recevoir un salaire complet et non grévé d'une part allant directement dans la poche des sangsues.
Ces jeunes travailleurs dynamiques s'expatrient donc aux paradis économiques, j'ai nommé l'Angleterre et l'Irlande et c'est ainsi que dans l'eden libéral ces personnes vous expliqueront que c'est formidable, qu'on gagne trois fois plus pour le même boulot, que le salarié est motivé et considéré etc...

Tout cela fonctionnait très bien tant que nos spéculateurs sans frontières « investissaient » dans tout ce qui est vaguement monnayable, que nos traders « inventaient » des systèmes complexes, et que nos banques « créaient » de la richesse à partir de rien. Malheureusement il a fallu que ces salauds de gauchistes fassent tomber tout ce bel édifice (ben quoi, ce sont bien les 35h la cause de la crise mondiale ^^).
Nos jeunes salariés dynamiques se retrouvent donc catapultés, aussi vite qu'on croque la pomme du pécher originel, dans le coté obscur de l'enfer libéral. C'est là que ces braves gens se rendent compte que le système français, si conspué auparavant, leur permettait de vivre, tant bien que mal, le temps de retrouver un emploi, chose plus ou moins inexistante outre-manche.
Heureusement, mère patrie est aussi mère poule et ne laisse guère ses poussins pleurer de l'autre coté du grillage. Elle rappelle donc nos jeunes gallinacés plumés afin qu'ils reviennent s'abriter sous ses larges ailes confortables.

En clair, revenant d'Angleterre notre génie libéral peut se contenter de
1- travailler une petite journée en intérim quelconque sur notre territoire
2- remplir un petit formulaire (le E303 pour être précis)
et hop, le voilà réinséré dans le système d'indemnisation français.
A la limite, admettons et soyons sympa. On est de gauche, on est plus intelligent qu'eux (^^), on va pas les laisser crever; ils n'ont pas cotisé, un bon RMI, ça ne nous coutera pas trop cher et ça leur montrera (peut-être) que ce n'est pas si cool d'être assisté. Vraiment, pourquoi pas.
Mais malheureusement, l'histoire est bien plus sordide que ça : leurs indemnités chômage sont calculés sur la base de leur salaire anglais (donc bien plus haut pour le même boulot). C'est à dire qu'à travail équivalent, n'ayant pas apporté sa part de contribution et ayant touché plus chaque mois, il reçoit plus de la part d'un système qu'il a méprisé et dont il a appelé au démentellement. Je trouve vraiment la logique inébranlable...

C'est réussir à avoir le beurre, l'argent du beurre, les faveurs de la crémière et avec le sourire qui plus est!

Source : les commentaires de Fench in London, recoupé avec d'autres blogs d'expats...mais je n'ai pas trouvé de confirmation législatives :-(

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