10/24/2007

De Guy se Moquet-on ? (Partie 1 : L'Histoire)

« Celui qui maîtrise les symboles vénérés par l’opinion publique, s’assure du même coup le contrôle du jeu politique » Walter Lippman, journaliste des années 1920

C’est vrai, elle est émouvante, cette lettre de Guy Moquet. Elle « prend aux tripes ». Cependant, est-ce là, la lettre d’un authentique résistant luttant contre le nazisme ? L’Histoire, froide dans son objectivité, ne semble pas décrire un personnage dont le mythe construit est à présent difficile à extirper des esprits.

En effet, pour tout ceux et celles qui se souviennent de leurs lointains cours d’histoire du lycée, lors de son arrestation en octobre 1940 le pacte Germano-Soviétique était toujours en vigueur. Les communistes étaient moins pourchassés par l’occupant, qui avaient plus tendance à les libérer pour renseignement et collaboration, que par Vichy.

Comme de nombreux membres des noyaux dur du PCF, Guy Moquet, suivant scrupuleuse les commandement de Moscou, distribuait « Avant-garde » et des tracts dénonçant certes Vichy, émanation du capitalisme français, mais surtout la « guerre impérialiste » des Alliés contre l’Allemagne ainsi la « prétendue résistance » de De Gaule « valet de la city » et « va-t-en guerre avec la peau des autres ».

Cet internement administratif s’est transformé en piège redoutable à la suite de l’attaque surprise de l’URSS par Hitler le 21 Juin 1941. Les communistes, passant alors à la résistance, commirent de nombreux et violents attentats et c’est ainsi qu’en représailles les nazis fusillèrent de nombreux communistes.

Afin de se laver d’une collaboration peu glorieuse, le PCF montât, dès 1942, des mythes de résistants de la première heure.

(Inspiration : « Guy Moquet, L’Histoire à l’estomac » par Eric Conan, Marianne n°548).

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