« Une fois le thème posé, chacun joue de lui-même comme d’un instrument, s’affirme, se justifie, se creuse la cervelle pour trouver des idées et à sa grande surprise en trouve, qu’il s’empresse de jeter, à peine forgées, à l’admiration de son adversaire. Chaque conversation spontanée est un feu d’artifice d’ostentation dont les règles impliquent que chacun accepte et attise la vanité de l’autre. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que nous nous livrons si ouvertement, que nous osons être à ce point éloquents, et que nous nous gonflons les uns et les autres dans de si remarquables proportions. Car les causeurs, une fois lancés, bien vite débordent des limites de leur “moi” ordinaire, se hissent au sommet de leurs plus secrètes prétentions et volontiers se donnent comme les héros courageux, pieux, gracieux et érudits que dans leurs rêves intimes ils aspiraient à être. Avec de simples mots, ils façonnent un moment un palais de délices, un temple, un théâtre, où ils remplissent les plus hautes fonctions, festoient avec les dieux, exultent dans le fastenote. »
10/23/2009
Le premier devoir d'un homme est de parler
Je laisse ces quelques lignes de Stevenson à la réflexion des "tu parles trop"
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ça ne justifie en rien le fait que tu parles trop ;)Mais c'est bien tenté...
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