5/27/2009

Pourquoi faire grêve quand on est étudiant ?

...ben parceque.
Je reproduis ici en partie un article de L'huma. Oui c'est du copié collé mais c'est intelligent et ça rappelle les fondements d'un mécontentement que le discours ambiant cristallise trop souvent autour d'une bataille de statuts et d'autonomie.

Il pose la question de la finalité de l'université et éclaire son infléchissement vers la production de "ressources humaines" (comprendre ici employabilité) avec l'entreprise comme seul horizon.

L'article nous rappelle aussi que le conflit n'as pas commencé hier et que si cette bataille là semble perdue la guerre elle reste à faire.

L’université malade du modèle néolibéral
par Robert Charvin, professeur émérite de l’université de Nice, doyen honoraire de la faculté de droit.

Chaque génération d’étudiants connaît sa crise. Elle la croit inédite. Il en est de même pour les enseignants les plus jeunes. En réalité, depuis des décennies, l’université connaît à la fois une paupérisation désastreuse et une massification exigeant au contraire des moyens matériels et surtout humains supplémentaires. De surcroît, le monde des affaires et ses VRP politiques exigent aujourd’hui, après une série de contre-réformes plus modestes, un alignement rapide, pur et simple sur les besoins à court terme d’une économie elle-même malade, tout en réduisant le coût des dépenses publiques. La « professionnalisation » et l’« alternance », présentées comme des panacées, ne sont en fait qu’une éducation marchande mettant progressivement à l’écart des disciplines culturelles, visant à produire de la « ressource humaine » employable le plus rapidement possible et à bas prix. Cette entreprise rencontre des complices chez les enseignants et les étudiants qui croient « bien faire » en oubliant que le chômage est structurel dans le cadre du capitalisme financier. Les sciences humaines et sociales, qui ont une moindre utilité marchande et qui produisent des citoyens critiques, sont évidemment sacrifiées, à l’exception de la formation d’une super-élite idéologiquement soumise à la logique du système et formatée dans quelques « pôles d’excellence » afin qu’elle admette avec indulgence non seulement le marché roi mais aussi ses perversions naturelles (la corruption, la liquidation des services publics, les licenciements boursiers, les délocalisations, les concentrations, etc.) Dans le même esprit, il n’est de recherche rentable à court terme qu’« appliquée », selon une logique absurde bien digne de l’économie capitaliste : aux chercheurs de contracter avec les firmes ayant besoin d’innovations.


La suite ici

6 commentaires:

  1. Le seul point ou je suis en "désaccord" c'est les 5 premières phrases. Je pense que la crise vécue par chaque génération est inédite dans sa puissance/violence/radicalité... 68 mis de coté, Je n'ai jamais vu de blocage de 16 semaines. Le mieux que j'ai vu (en tant qu'étudiant) doit être un mois

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  2. "Les sciences humaines et sociales, qui ont une moindre utilité marchande et qui produisent des citoyens critiques, sont évidemment sacrifiées"... y'a pas que les sciences humaines, y'a aussi les humains qui ont étudiés ces sciences qui sont sacrifiés... Quelle terrible malédiction, au final, de pouvoir analyser le monde et le comportement humain, d'avoir développé une réflexion poussée sur la société et le fonctionnement des groupes, de l'individu, et de ne pouvoir rien faire de ce savoir parce que nous sommes englués dans un système où la rentabilité est reine... se trahir et survivre ou rester fidèle et crever la dalle... Chaque crise est inédite, Djon, peut être, mais le fond du débat reste le même, le processus aussi... je vais dire mieux, il touche le système éducatif bien plus largement que le système universitaire... on en revient aux fondements du collège unique et de l'idéal républicain d'amener la plus grande partie de la population à un niveau d'éducation élevé, suffisant pour faire des jeunes les adultes éclairés de demain... chaque crise estudiantine vient marteler ce principe, ce rappel essentiel... rien de plus, mais rien de moins... et chaque crise se heurte au pragmatisme de plus en plus "décomplexé" de cette foutue classe politique, ce pouvoir fantoche à la botte d'une idéologie économique bien particulière et que nous abhorrons tous ici : le capitalisme. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous, certes mais j'avais besoin de l'écrire ce soir.

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  3. Tu perds du karma et tes good vibes amie.

    Aller, je te fais un don gratuit déductibles des impôts ^^

    Bref, quand je disait que les crises étaient inédites, je ne parlais bien évidement pas du fond, mais de la forme. Et je pense que vue la montée régulière de la pression, nos dirigeants feraient bien de le noter, ça pourrait finir par leur faire mal.

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  4. Les kalashnikov faut les stocker dans un bain d'huile ou juste enveloppées dans un tissus ça suffit ?

    Karma, je plussoie ton texte. Garde ton karma par contre :)

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  5. Quand on se demande si on va pouvoir manger et payer son loyer le mois d'après, ouai, on perd son mana... surtout quand on a taffé dur pour acquérir des compétences dont tout le monde se fout parce qu'elles produisent pas de fric... mais que pourtant elles rendent un service énorme aux individus et à la société... alors, oui, je commence à être à court de good vibes :s

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  6. J'arrive sur Paris on vas restaurer le stock \o/

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