3/11/2009

L' Albanerie du jour et la quadrature du net

Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

Je relai simplement l'article de Marianne, je le trouve suffisamment éloquent :
Hadopi : la Quadrature du Net pointe «l'inculture technologique» du cabinet d'Albanel

Jérémie Zimmermann, cofondateur du collectif anti loi Hadopi La Quadrature du Net, a souhaité répondre aux déclarations du cabinet de Christine Albanel : non, son association n'a pas créé d'adresses ip pour bombarder de mail les députés, oui la campagne écran noir a été un succès et oui, il existe d'autres moyens de rémunérer les artistes sans empêcher l'échange de fichiers.

Suite à notre article sur la confrontation entre le ministère de la Culture et les anti-loi Hadopi de la Quadrature du Net, un des fondateurs de l’organisation, Jérémie Zimmermann, a souhaité répondre à certaines déclarations des représentants du cabinet de Christine Albanel et apporter des précisions sur leur action.

Marianne2.fr : Que répondez-vous au représentant du cabinet de Mme Albanel qui vous a soupçonné de « fabriquer des adresses ip pour envoyer des mails » au députés contre la loi Hadopi ?
Jérémie Zimmermann : Cette personne ne semble pas savoir ce qu’est une adresse ip et que ça ne se fabrique pas, ce qui relève d'une inculture technologique assez grave ! La Quadrature n’a jamais procédé à un envoi de mail-type et n’a communiqué directement qu’avec les quelques députés avec lesquels elle travaille. Elle a précisément insisté auprès des internautes sur le fait qu’un e-mail type ne servait à rien et qu’il fallait personnaliser chaque envoie voire appeler directement l'élu, ce qui restait la méthode la plus efficace. S’il était aussi facile que le dit cette personne de créer des adresses ip, il prouverait que la loi Hadopi, qui est tout entière basée sur l’identification des adresses ip, est totalement inefficace.

Quel a été selon vous l'impact de l'opération « écran noir », ou black out, dans le débat sur la loi Hadopi ?
Jérémie Zimmermann : Sur Google, on recense plus de 600000 liens sur le sujet. Dans le guide du black out de notre site, nous pouvons évaluer entre 10000 et 500000 le nombre de liens entrants sur le sujet, alors que l'ajout du lien n'était qu'une option, ce qui relève d'une belle mobilisation. L’opération a été un succès et c’est d’ailleurs elle qui a attiré l’attention des grands médias sur notre cause. Sa plus belle victoire est d'avoir initié un débat citoyen sur cette question.

Le problème de fond de la loi Hadopi étant la rémunération des créateurs, quels modes de financements alternatifs proposez-vous ?
Jérémie Zimmermann :
Il faut d’abord intégrer le fait que la circulation des fichiers est un fait qu’on ne peut pas arrêter : comme l’imprimerie permettait la circulation des œuvres, les moines copistes voulaient tout faire pour éviter de perdre leur monopole sur le livre. Or, aujourd’hui, les majors de la musique font de même. Mais même le prix Nobel d’Economie 2008 Paul Krugman l’affirme : « la vente de la copie n’est pas un modèle économique viable. »

On ne peut pas mettre des mouchards pour espionner nos téléchargements, comme le propose de le faire Christine Albanel : la loi Hadopi s’écroulera sous son propre poids. Au lieu de ça, il y a la licence globale, qui avait été mal présentée dans un premier temps mais qui est toujours un bon système. Il s’agirait de réviser les modes de perception de la contribution des internautes, les modes de répartition et la rendre obligatoire. Cette option est largement développée par Philippe Aigrain dans son ouvrage Internet et création et elle permettrait de rémunérer tous les contenus : musique, film, médias, etc.

Par ailleurs, il faut développer les contenus et services à forte valeur ajoutée : le groupe Nine Inch Nails a mis sa musique en téléchargement libre. Parallèlement, ils ont édités des CD collector numérotés, vendus plus cher que des CD normaux, des objets promotionnels… en une semaine, ils en ont vendu pour un million de dollars.
Source : Marianne2.fr

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